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Récits de course

[récit] Saintélyon 2016: l’expérience du relais

[récit] Saintélyon 2016: l'expérience du relaisLa Saintélyon c’est le plus célèbre raid nocturne de France. Un mélange de trail et de running de Saint Etienne à Lyon en passant par les Monts du Lyonnais.

40% de chemins, 60% de trails et une nuit bien souvent glaciale.

C’est une aventure de 72km qui peut se courir seul, à deux, à trois ou à quatre.

Une ligne discontinue de frontales qui vous suit du début à la fin de votre effort. Bref une expérience unique.

Un mois maintenant que la ligne d’arrivée à été franchie. Les souvenirs persistent et il est temps de vous raconter cette belle aventure que fut la Saintélyon 2016.

À l’origine, pour ce projet, j’ai motivé 2 amis pour la version solo, avant de lâchement les abandonner la faute à une saison 2016 trop chargée. Laisser tomber? Impossible! La solution? Pourquoi ne pas tenter l’expérience de la Saintélyon en relais à 3?
Il ne m’a pas fallu longtemps pour monter une petite équipe de 3 relayeurs, mes 2 compères d’origine souhaitant tout de même la courir en entier.

Après des semaines d’entraînement il était temps de se rendre à Lyon pour en découdre.

Après un court passage à la Halle Tony Garnier de Lyon pour récupérer nos dossards il ne nous restait plus qu’à nous rendre à Saint-Etienne pour prendre le départ du plus célèbre running raid nocturne de France. Un trajet jusqu’à la ligne de départ facilité par l’excellent système de navettes mis en place.

Je vous propose une aventure racontée au fil des relais par chacun d’entre nous afin de vous faire partager nos sensations et nos impressions.

1er relais, Bertrand, 28km entre Saint-Etienne et Sainte-Catherine.
Il est 21h quand nous arrivons tous les 5 (2 pour la Saintélyon complète et 3 relayeurs) à Saint-Etienne. Après une pasta party plutôt séduisante (malgré une longue file d’attente) je me prépare dans cet énorme hall des expositions de Saint-Etienne qui accueillent les milliers de coureurs.

Là où beaucoup se concentrent mes compères et moi-même laissons place à une franche rigolade. Un petit passage aux toilettes, dehors, nous laisse imaginer ce qui nous attend niveau température.

Je dis au revoir à mes 2 relayeurs, et une heure avant le départ mes deux partenaires de la Saintélyon solo (ceux que j’ai lâchement abandonnés) et moi-même prenons place dans le premier sas de départ, tout proche de la ligne.
Malgré le froid, on ne souffre guère. L’excitation du départ est plus forte.

Les deux autres relayeurs sont acheminés à leur point de départ en navette depuis Saint-Etienne.

Du bruit, de la concentration, des rires, de la musique… le temps passe vite.
Le speaker demande à tous les coureurs d’allumer leurs frontales et là…

23h40: l’heure du départ! Je le sais la première partie ne sera pas la plus belle. Mais peu importe. J’ai volontairement choisi le premier tronçon pour rester avec les copains jusqu’au 28ème km soit la fin de mon relais. Une bonne occasion de me faire plaisir, avec eux, et éventuellement pour eux si faille de l’un ou l’autre il y a.

Les premiers km sont peu excitants… de la zone industrielle de Saint-Etienne à la zone industrielle de Saint-Etienne en passant par la zone industrielle de Saint-Etienne on est loin de mes souvenirs de petits singles et de grands espaces de l’année passée sur la 44km.
Mais bon… on discute, on règle le matériel, on essaie d’oublier le froid… on est pas si mal.

Au bout de quelques kilomètres, enfin le premier chemin. Pas facile de se frayer un passage et d’évoluer à son allure car malgré les sas de départ nous sommes nombreux sur le début de course.

Les paysages, les revêtements et le profil de course changent. Voilà ce que j’attendais!
C’est technique et rapide à la fois, exactement ce qui me convient. On se gère les uns les autres. Il est difficile pour moi de ne pas me laisser aller car je sais que je n’ai « que » 28km à courir. Mais mes 2 compères en ont 72 et il n’est pas question d’aller trop vite et de risquer l’explosion.

Les difficultés s’enchaînent dans un paysage surréaliste, celui de ce flot discontinu de frontales qui nous suit. Magnifique.
On décide de ne pas s’arrêter au premier ravitaillement après 15km. Trop de monde et surtout on a encore toute l’eau qu’il nous faut.
On continue à prendre des nouvelles les uns des autres, on commente la course, le monde et tout cela pour certainement oublier ce qui fait le plus mal: le froid.
On monte, on descend, sur des chemins de campagne, des sentiers, des parties de bitumes dégagées qui laissent le vent s’engouffrer. Voilà notre quotidien.

Vers le km 25, je sors péniblement mon téléphone pour prévenir Vincent, mon relayeur, que je ne suis plus qu’à 3 km de Sainte-Catherine. Après avoir rangé mon téléphone je vais pour remettre mes gants… enfin « mon » gant car je viens d’en perdre un. Mais pas de panique au pire il me reste 30 minutes et j’en ai fini.
C’est même au bout de 20 Minutes qu’un ciel un peu orangé par les lumières environnantes me laisse deviner que nous arrivons à Sainte-Catherine.

Comme toujours c’est un soulagement d’en finir mais cette fois ci je le vis plus comme une frustration… celle de ne pas aller au bout avec les copains.
Je retrouve Vincent dans la masse des relayeurs qui attendent et je lui passe la puce.
Un ravitaillement, quelques encouragements aux copains… pour eux c’est reparti, pour moi c’est fini.
Je m’inquiète pour Cris qui a froid et est déjà dans le dur.

2ème relais, Vincent, 22km entre Sainte-Catherine et Soucieu-en-Jarrest.
Minuit je monte dans le bus direction Sainte-Catherine après avoir laissé Bertrand, premier relayeur, dans le froid et l’attente de la ligne de départ. L’ambiance s’atténue en même temps que le sommeil me gagne.

2h30: Arrivée à Sainte-Catherine après un moment de somnolence dans le bus. D’un coup c’est le retour à la réalité de la course. A peine le temps de ressentir la température que l’effervescence de la zone de relais me réchauffe.

Les noms sont criés à la volée pour trouver son compère et lui transmettre le relais : « Il est où mon Titi ?! », «  Philippe, put***, Philippe tu es où !? », « Véronique, Véro !! Tiens. Allez !! ».

Pas de doute je suis dans la course et il va falloir me réveiller très vite pour être dans le rythme.

3h00: Enfin Bertrand arrive. J’ai failli attendre et presque m’inquiéter. On se passe notre petit bracelet. Je fais un petit tour par le stand ravito pour retrouver les copains qui font la course, la vraie. Et c’est parti.

Je trouve le rythme malgré l’heure matinale et le froid. Les kilomètres passent entre route, sentiers, boue et terrain gelé. Les montées et les descentes s’enchainent à un bon rythme. Le plaisir est là. Quelques portions de plat permettent de relancer la machine. Je prends quand même le temps de me retourner à la fin des descentes pour admirer cette guirlande humaine parcourant les Monts du Lyonnais . Le plaisir de faire partie de cette aventure me réchauffe.

Les traversées de villages sont l’occasion de prendre conscience de l’évènement. A chaque fois des gens sur le bord de la route sont là pour vous encourager, des décorations lumineuses rallument l’envie d’aller au bout.

Et puis arrive l’entrée dans Soucieu-en-Jarrest, fin de cette portion du relais. Je transmet le bracelet à Estelle.

L’ambiance est plus calme. Il est 6h00 du matin et les 50 km de course ont dispersé les concurrents.

Un passage par la zone ravito pour reprendre des forces, remonter le moral de Cris qui abandonne et ne verra pas l’arrivée des 72 km.

Puis l’attente du bus et le retour sur Lyon.

Fin de cette partie de course en 3h00. Le plan de course est respecté.

Au final il en reste une très belle aventure, des images magnifiques sous la lumière de la lune. Mais le regret de ne pas avoir ressenti l’adrénaline du départ ou la satisfaction de franchir la ligne d’arrivée. Ingrat ce second relais…

Ces manques poussent à vouloir y retourner, y regoûter, mais cette fois sur LA SAINTELYON SOLO

3ème relais, Estelle, 22km entre Soucieu-en-Jarrest et Lyon.

Samedi soir 23h30: Après un transfert en bus direction Saint-Etienne et une bonne pasta party me voilà à la recherche du « bus presse » qui doit m’amener à mon point de départ.

Si l’acheminement de Vincent pour le relais 2 est plutôt simple et bien expliqué, celui du relais 3 l’est beaucoup moins! Du coup, l’option « bus presse » est appréciable et me permet de rester avec l’équipe jusqu’au moment du départ sans me préoccuper de mon transfert.

À Saint-Etienne, après un dernier encouragement à tout le monde et 10 minutes avant le départ, nous voici partis dans la campagne stéphanoise direction Soucieu-en-Jarrest. On s’arrête plusieurs fois en route pour encourager les premiers et admirer cette belle farandole de loupiotes qui se dessine le long des collines et villages.

Le froid, le brouillard, la boue, les concurrents ne sont décidément vraiment pas épargnés. Après quelques arrêts, je décide de rester au chaud dans le bus pour me préserver un peu.

Peu après 2h du matin nous arrivons à Soucieu. J’ai de la chance, je suis dans un gymnase… c’est parti pour l’attente, pas facile à gérer!

Un mélange de fatigue et d’excitation m’envahit d’un coup. Que faire? Trouver le sommeil et oublier de me réveiller ou rester éveillée et être trop fatiguée pour courir? Un œil dans mon sac de couchage et l’autre sur le chrono de mon équipe, j’opte pour des micros siestes dans un coin du gymnase… heure estimée de mon relais : 6h20.

5h20 impossible de dormir d’avantage! Je fais les quatre cent pas, j’observe les autres relais et les solos se ravitailler. D’ailleurs j’en oublie d’aller me placer dans la zone de passage de relais.

Vincent arrive avec Mathieu, en forme, et Cris qui malheureusement abandonne.

Bracelet attaché, frontale enclenchée et c’est parti pour les 22 derniers kilomètres en compagnie de Mathieu qui lui persiste sur son défi solo.

Le début alterne asphalte et chemins de terre. La nuit et le froid sont encore bien présents et les jambes commencent à être très lourdes pour certains des participants. De mon côté, tout va bien… ne sachant pas trop à quoi m’attendre je suis partie sur un rythme « moyen-plus ».

Le parcours, assez roulant, offre tout de même de belles petites montées. Le jour commence à pointer le bout de son nez, ça réchauffe les jambes. Du coup j’en profite pour accélérer un peu… je passe mon premier et dernier ravitaillement sans trop m’arrêter. Les gens sont dehors de bon matin pour nous encourager, ça fait plaisir.

Les derniers kilomètres sont moins drôles, beaucoup de goudron et une grosse montée qui casse bien les jambes. Quand on arrive en ville, on nous laisse les trottoirs… on n’a pas l’air viril et on fait peur a voir! Les derniers escaliers pour descendre vers le musée font mal aux genoux mais la fin approche. Encore un petit détour (heureusement qu’il n’est pas plus long!) et il est temps de traverser la Saône puis le Rhône.

Avec l’excitation de l’arrivée, je fais attention à ne pas glisser au moment de la photo finish! Sous les encouragements des spectateurs amassés le long des barrières, j’entame les derniers virages… et la fameuse arche arrive enfin dans mon champ de vision.

Et voila, il est 8h10 et je boucle enfin ma première Saintélyon en relais et en compagnie de Mathieu qui lui signe un beau succès en solo. Il m’a fallu quelque temps pour reprendre mes esprits et savourer ce bon moment. Je retrouve mes coéquipiers qui ont eu le temps de se doucher, se reposer. On se félicite, on se raconte nos différents parcours, nos sensations…

finalement une course en relais ça décuple les émotions… on est fier de nous

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Estelle, Vincent et Bertrand pour Jogging-Plus

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